Une approche singulière

Tout comme le reste de notre corps, nos dents vieillissent irrémédiablement : elles s’usent, s’espacent, s’encombrent… Depuis la fin des années 1980, de plus en plus d’adultes, des jeunes aux seniors, s’invitent dans les cabinets d’orthodontie, où ils n’étaient clairement pas les bienvenus. Vous en avez peut-être fait vous-même l’expérience en entrant dans un espace pensé exclusivement pour les adolescents, avec ses couleurs vives, ses vitrines de cadeaux, ses jeux vidéos à disposition dans les salles d’attente. Nous sommes en effet loin du cadre plus intimiste nécessaire au soin des adultes. Cette demande a ainsi fait naître le besoin de créer un endroit qui leur soit réservé et où ils se sentent à l’aise.

Contrairement aux adolescents qui consultent parfois sous l’impulsion de leurs parents – « mon enfant a-t-il besoin d’un traitement ? » –, chez l’adulte, il est essentiel de se donner le temps de bien clarifier le motif de consultation pour que le projet intègre la demande spécifique.

Les adultes, plus expérimentés, ont en effet des motivations précises et ciblées. Leur demande peut ainsi être liée à :
– l’esthétique : une anomalie non réglée à l’adolescence, un défaut minime qui s’aggrave, le besoin d’un conseil quant à la possibilité de rajeunissement pour retrouver son sourire d’antan

– la recherche d’un avis d’expert à propos d’une gêne fonctionnelle, comme une difficulté à mastiquer ou une mastication unilatérale, une morsure du palais avec les dents inférieures, une gêne à fermer les lèvres après l’inclinaison des dents de plus en plus vers l’avant avec, par exemple, l’apparition de ronflement

– une inquiétude quant à sa santé, comme le fait d’observer des évolutions récentes (apparition d’espaces, de mobilités dentaires…)
– un temps orthodontique dans un projet global à la demande du dentiste : l’aménagement orthodontique des arcades dentaires rendra possible et améliorera le pronostic de la future prothèse.

Le temps d’orthodontie chez l’adulte apporte souvent un triple bénéfice : fonctionnel (apporter un nouveau confort grâce à une mâchoire bien calée et mieux mastiquer), esthétique (harmoniser l’alignement, remplir un sourire qui s’appauvrit avec le temps) et biologique (ralentir le vieillissement et surtout stabiliser la situation).

Le déroulement du traitement

Le traitement orthodontique consiste à :
– établir le diagnostic de la situation et à en évaluer le caractère évolutif (pronostic sans traitement)
– poser des objectifs de traitement (fonctionnels, esthétiques et biologiques et répondant à la demande de soins)
– définir l’outil le plus pertinent pour atteindre le résultat escompté, étant entendu que l’expertise du praticien et la coopération du patient restent les éléments clés d’un traitement réussi
– organiser le temps du soin (protocoles et timing à respecter)
– assurer le maintien du résultat (le projet de maintenance est une obligation chez l’adulte)

Il s’agit là de véritables projets de soins, adaptés à des problématiques simples et complexes. En cela, ils sont à l’opposé des solutions faussement faciles ayant le vent en poupe aujourd’hui, telles les gouttières dentaires, qui ne répondent qu’à un aspect très réducteur du temps d’orthodontie.

Il n’y a ni âge limite ni contre-indication au traitement orthodontique de l’adulte. Des examens supplémentaires sont simplement à prévoir pour s’assurer que racines dentaires, gencives et os sont en bonne santé. Le cas échéant, une remise en santé de la bouche chez le dentiste peut être nécessaire avant d’initier le traitement orthodontique. Il peut s’agir par exemple d’améliorer la santé de la gencive, qui ne doit pas saigner, ou de reconstruire les dents abîmées, ou encore de changer des restaurations détériorées ou moins étanches.

Le traitement en lui-même se scinde en deux temps : la correction dentaire et la stabilisation.
Lors de la première phase, il s’agit de concevoir l’appareil et de le fabriquer sur mesure ; de l’installer puis de définir des rendez-vous de réglage. La durée de cette phase varie d’un patient à l’autre selon l’objectif visé. Pour certains, 3 mois seront suffisants quand d’autres nécessiteront 2 ou 3 années.

Une fois l’objectif atteint, débute la phase de stabilisation. Elle est indispensable pour que l’os, la gencive et les ligaments se reconstruisent dans leur nouvelle position. Concrètement, un fil de contention est installé sur 6 dents en haut et en bas. La nature des dents étant de bouger, cette solution simple et invisible permet de pérenniser le travail effectué. Cette tige est placée le jour même de la dépose du matériel. Il n’y a donc pas ni délai ni risque que cela bouge avant consolidation.

Afin de prévenir les effets du vieillissement des dents, nous préconisons de conserver cette contention légère à long terme en faisant des visites de contrôle de temps en temps (tous les ans, deux ans, cinq ans) destinées à vérifier l’efficacité du système.

Une pratique transdisciplinaire

Certains projets requièrent l’intervention de plusieurs spécialistes. Le temps d’orthodontie peut être inclus dans un projet global dont il doit permettre d’améliorer le pronostic. A l’inverse, le Dr Muller peut solliciter l’intervention du dentiste du patient avant de commencer sa mission, ou être amenée à collaborer avec un parodontiste (spécialiste de la gencive), un kinésithérapeute et/ou un chirurgien maxillo-facial.

Le rôle du kinésithérapeute : les dents sont dans des positions d’équilibre entre la langue, les joues et les lèvres. En cas de dysfonction (ex : façon particulière de déglutir poussant sur les dents), de para-fonction de la langue, ou de problème de tonicité des lèvres par exemple, des séances de rééducation peuvent en modifier le comportement. Elles peuvent ainsi être très utiles aussi lorsque le projet orthodontique touche au sourire, fruit de subtiles relations entre les dents, les gencives et les lèvres.

L’appareil orthodontique lingual

La fonction principale de l’appareil orthodontique est de faire bouger les dents en
exerçant une certaine force sur elles. L’appareil peut être fixé sur la face extérieure des
dents (du côté des joues) ce qui correspond aux solutions classiques proposées aux
adolescents.
Les attaches peuvent également être collées sur la face interne des dents : c’est l’appareil
lingual. Ce dispositif, privilégié par les adultes, a l’avantage d’être totalement invisible et donc, de ne pas être socialement pénalisant. Il est ainsi parfaitement compatible avec une vie professionnelle exposée au public (ou non), qu’il s’agisse d’être derrière un comptoir, sur une scène ou de plaider au tribunal ! Parmi les nombreux appareils linguaux disponibles sur le marché, le Dr Muller utilise depuis de nombreuses années les appareils de la société allemande Lingual Systems et en particulier la dernière génération de son appareil WIN, plus petit et plus performant que les précédents. C’est en effet le seul matériel qui a fait ses preuves (études scientifiques), et avec des milliers de cas traités et documentés dans des publications internationales.